Second jeûne hygiéniste

Voici mon témoignage sur mon 2e jeûne hygiéniste, de 8 jours.

Introduction pour éviter des ennuis :
Je rappelle qu’un jeûne ne s’improvise pas. Je me suis TRES BIEN renseignée avant. Je témoigne pour ouvrir le débat, pas par prosélytisme.
Si je devais comparer le jeûne à un sport, je dirais que c’est un peu comme l’apnée. N’importe qui sait mettre sa tête sous l’eau (passer un repas). Plein de gens peuvent toucher le fond de la piscine (jeûner 24h). Mais descendre le long d’un fil comme dans le Grand Bleu, il y a intérêt à ne pas y aller uniquement « au feeling » et bien penser à la remontée. Certains se sont créés de gros problèmes de santé en reprenant n’importe comment après un jeûne plus ou moins long.
Bref, ne venez pas vous plaindre si vous faites n’importe quoi.
Fin de l’introduction.

Après le succès de mon premier jeûne en août, avec la guérison d’une tendinite récalcitrante qui n’est pas réapparue depuis, j’avais en tête d’en refaire un. J’avais vraiment apprécié la vitalité que l’on ressent après. Je suis aussi restée quelques mois à 53 kilos poids de « super-forme », situé 2 ou 3 kilos sous mon poids habituel, sans faire attention. Bref, j’étais motivée.

Je me suis procurée le livre « Jeûne et santé » de Désiré Mérien, chez Exuvie. C’est LA bible de jeûne hygiéniste. En le lisant, j’ai vu que mon premier jeûne avait été un peu trop rude. En effet, j’avais perdu 2kg en 24h au 2e jour de jeûne alors qu’on ne devrait idéalement pas dépasser 800g par 24 heures. C’était sans doute dû aux paliers trop courts. En fait, il faut prendre son poids et son pouls chaque jour et ne passer au palier suivant que lors des stabilisations.

J’ai donc refait un descente alimentaire par paliers à partir de début mars, afin de caser le jeune pendant les congés de Pâques. Je trouvais ça idéal. Ce n’est que par la suite que je me suis rendue compte qu’en fait je faisais… le carême !

Première semaine de mars, donc, alimentation « saine » (sans café, sucre, fritures, alcool…). Aucun soucis cette fois car c’était déjà plus ou moins mon quotidien. En fin de semaine je pèse 56 kg.

Deuxième semaine, régime dissocié : fruits ou légumes et féculents ou protéines. Terminées les tartines au fromage. Par contre, on garde encore le muesli mangue-coco1 en cas de faim en dehors des repas. En général, je ne mange pas le matin ou alors juste des fruits. A midi c’est pain-soupe. Une poignée d’amandes en apéro et légumes-protéines au souper. Aucun soucis, j’ai perdu 1kg sur la semaine mais sinon rien à déclarer.

Après cette semaine un peu casse-tête, place à la simplicité : fruits et légumes entiers et cru. Point final. A moi les salades (sans assaisonnement mais à part un filet d’huile c’est rare que je mette autre chose en temps normal). Là, j’ai bien la sensation de légèreté qui s’installe. Et le sentiment d’avoir du « fuel » pour quelques heures juste en mangeant une pomme. Je ralentis bien un peu mais c’est surtout mental, je pense. Je n’ai pas spécialement faim. Ce qui me manque le plus, qui me fait le plus envie, c’est le fromage. On peut manger du pain, des biscuits, du chocolat devant moi, ça ne me gêne pas. Mais le fromage c’est trop tentant.
Ah et j’ai de nouveau envie de manger des câpres. Normalement je n’aime pas ça mais j’ai un pot dans le frigo qui date de mon premier jeûne ! Il doit y avoir quelque-chose là dedans qui me manque. Peut-être le magnésium vu que je ne mange plus de chocolat. Je ne sais pas.

Au bout de 5 jours, mon poids se stabilise. Place à la dernière étape avant le jeûne, jus frais et bouillons de légumes. Cette simplicité est un vrai soulagement. J’en avais déjà un peu assez de mâcher de la salade. La balance indique encore 1 kg de moins les premières 24h alors que je suis toujours debout et en forme. Je viens à table avec ma famille sans lorgner leurs plats. Le seul manque c’est le « croustillant » mais je me fais une liste d’envies pour « après ».

De nouveau, après 5 jours à ce régime, mon poids se stabilise et j’entame le jeûne à l’eau. Les 2 premiers jours, surprise, vraiment aucun problème, aucun symptôme, rien. Je maigris un peu, je ralentis (la fameuse « inversion énergétique ») mais tout va bien. Le 3e jour, par contre, grosse crise de mal de dos. Je me rassure, ce ne sont pas les reins, vu que je ne sens rien en étant assise ou debout. Mais impossible de me coucher, tellement les douleurs sont fortes. J’en ai presque des nausées. Le soir, à bout, je m’installe quasi assise dans mon lit calée par des oreillers, une bouillote dans le dos et je parviens enfin à dormir. Le lendemain je me réveille couchée et sans douleur. La crise était passée.
Les jours suivants passent sans problème et mon poids se stabilise le 6e jour à 48kg. Je pousse quand même jusqu’au 8e jour mais il ne semble plus se passer grand chose.
J’en ai quand même assez de mal dormir la nuit (le sommeil de nuit est très léger en jeûne) et surtout de me passer du plaisir du goût. Grosse pensée pour les personnes que le covid laisse momentanément sans goût ni odorat, c’est effectivement assez dur à vivre. D’ailleurs, je continue à renifler ce que mangent mari et enfants, histoire de conserver ma santé mentale.

Le 9e jour de jeûne, je reprends l’alimentation avec des paliers inversés et plus rapides. Un jour de jus/bouillons, puis des fruits et légumes juteux sans trop de fibres. Comme la première fois, j’apprécie énormément la saveur des légumes et je ne suis pas du tout tentée par des sucreries ou autres crassouilles. Je laisse tranquillement mon estomac reprendre un volume normal en mangeant très raisonnablement. En fait, je mange comme on devrait manger idéalement.

Si je devais faire un bilan, je dirais que ce jeûne a été moins rude que le premier, sans doute parce que mon corps sait maintenant comment vivre sur ses réserves (en « cétose »). Ma crise de mal de dos, que je n’expliquais pas, a été profitable : je sais de nouveau dormir à plat sur le ventre, ce que je ne faisais plus. Et j’ai retrouvé l’envie de manger plus sainement, surtout des légumes. Bref, une bonne petite cure qui ne fait pas de tort.

N’hésitez pas à me laisser vos questions éventuelles…


1Recette du muesli mangue-coco : dans un bol, déposer quelques cubes de mangue surgelés. Ajouter 2 cuillères à soupe de muesli sans sucre ajouté. Saupoudrer de noix de coco râpée. Noyer le tout sous l’eau bouillante et attendre un peu que les mangues dégèlent et que le muesli gonfle. Déguster.