Le second cerveau

Si vous aussi vous aimez prendre des notes sur vos lectures, formations, idées… vous arrivez un jour à un problème : vous avez des notes séparées et vous avez de plus en plus de mal à les mettre en lien entre-elles. Le cerveau n’a plus tout en mémoire et ne peut donc faire de liens entre des idées qu’il a oubliées. C’est là qu’intervient la notion de second cerveau.
Second cerveau - vue graphique

J’ai entendu parler de ça via Ryan Holiday, un écrivain américain fan de Marc-Aurèle. Pour écrire ses livres, il note ses idées sur des fiches en papier qu’il relie entre-elles en utilisant la méthode Zettelkasten. C’est un moyen développé par Niklas Luhmann, sociologue allemand du XXe siècle, et détaillée dans le livre « How to take smart notes » de Sönke Ahrens (non traduit en français pour l’instant). Il s’agit de décomposer ses notes en idées de base, une par fiche, compréhensible indépendamment. Ensuite, et c’est là la force du système, les fiches seront reliées entre elles par un système de références croisées, permettant de faire des liens entre des idées à priori éloignées. Au fil du temps, les nouvelles fiches enrichiront cette base de connaissance. Elles viendront corroborer, affiner ou s’opposer aux idées déjà présentes, exactement comme un second cerveau, permettant de réfléchir sur base de nos connaissances sans devoir tout retenir.

Exemple : Dans un livre d’histoire, on peut apprendre que le rapport Meadows a été rédigé en 1972. Mais cette info peut entrer en lien avec une idée de psychologie qui explique pourquoi on ne tient pas assez compte des périls éloignés ou avec une info économique concernant le marché du pétrole.

Bon, j’adore les fiches mais l’écriture manuelle ce n’est pas ce qui est le plus rapide, il faut admettre. En plus, ce système de liens fait tout de suite penser aux lien hypertexte d’internet. Et même si ça m’est passé par la tête, je n’avais pas envie de me lancer dans l’installation d’un wiki personnel. C’est là que j’ai découvert Obsidian.

Obsidian est un programme pour Linux, Windows, Mac mais aussi une appli pour Android et iOS. Il se base sur des fichiers texte (markdown, pour être précis) qui restent sur votre ordinateur. Ce qui veut dire que si dans quelques années ce soft n’existe plus, votre travail sera toujours accessible et exploitable (ça se voit que je n’ai pas confiance dans les logiciels propriétaires qui envoient vos données dans le « cloud » ?)
La prise en main est hyper simple, très intuitive, et rend la prise de notes extrêmement facile.

Je ne vais pas réinventer la roue, voici les youtubeurs qui vous expliqueront mieux que moi comment tirer un maximum de bénéfices de cet outil :
Ressources en français :
Eliott Meunier, un ado hyper clair
Ressources en anglais :
Ali Abdaal, un anglais, étudiant en médecine
Filipe Donadio, un brésilien. Je précise parce qu’on peut être surpris par son accent chantant.
Linking your thinking
Bryan Jenks (niveau avancé)

Après plus d’un mois d’utilisation assez intensive, j’utilise maintenant Obsidian comme second cerveau (258 fiches actuellement) mais aussi comme journal et liste de tâches. C’est en fait le seul programme que j’utilise encore pour « noter » quoi que ce soit sur mon ordinateur.

Et si jamais mon enthousiasme ne vous avait pas convaincu, un dernier argument : Obsidian génère automatiquement un nuage de points (naviguable !) avec vos idées. L’illustration de cet article est une capture d’écran de mon second cerveau avec Obsidian. Et ci-dessous voici les liens liées au rapport Meadows.

Liens graphique du rapport Meadows

Bonne découverte.


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