Bilan lecture, février 2021

Je me suis enfin lancée dans la saga de l’Assassin Royal de Robin Hobb. Quel plaisir ! Mais j’ai aussi lu d’autres bon livres dont un Coréen, un Chilien et un Moldave.
Couvertures

Ce qui donne, par ordre chronologique de lectures :

Sucre noir, de Miguel Bonnefoy.
Ce roman, inspiré du réaliste magique, a pour trame la recherche du trésor de Henry Morgan dont le navire s’est mystérieusement échoué au sommet d’un arbre. On suit le destin de 3 personnages dans leur exploitation de canne à sucre et rhumerie ainsi que la transformation du Venezuela avec la découverte du pétrole.
Je n’ai pas été emportée par ce récit, sans doute parce que l’histoire nous est décrite comme une suite de faits inéluctables. On devine bien les sentiments des personnages mais on ne les ressent pas vraiment. On reste en dehors. C’est plaisant à lire, mais sans plus.
★★

L’apprenti assassin, premier tome de L’assassin royal, de Robin Hobb.
Je comptais lire ce livre en février lors de la lecture commune de Corn8lius mais, 2 jours avant, j’ai jeté un oeil sur les premières pages « pour voir ». Grosse erreur : j’ai été happée et j’ai dévoré tout le bouquin en 3 jours !
On suit l’enfance de Fitz, un bâtard royal, d’abord élevé comme garçon d’écurie puis formé comme assassin du roi. On est dans de la fantasy mais ici, pas de dragons ou de mages mais deux systèmes de magie plus ou moins secrets : le Vif qui permet la télépathie animale et l’Art qui permet la télépathie humaine. Il est dangereux d’en dire plus sans spoiler mais il y aura des intrigues, des complots, des attaques, des alliances, des retournements de situation et plein de surprises…
L’univers est très intéressant et dense mais l’histoire est très fluide et facile à suivre, malgré le vocabulaire assez précis. J’ai notamment adoré une scène (pourtant pas une scène-clef) où Fitz se retrouve dans le convoi royal. On sent la poussière, les piétinements des chevaux. On est vraiment dedans.
Le début est assez calme, l’autrice pose l’univers, alors que la fin est une succession d’émotions fortes, vous êtes prévenus 😉
J’ai adoré.
★★★★

Toujours dans l’idée de « voyager », j’ai postposé les tomes suivants de l’assassin royal (USA) et je suis partie en Nouvelle-Zélande avec Nécrologie, de Paul Cleave.
Lors d’une simple exhumation, Tate, un ancien flic, découvre que le cadavre dans le cercueil n’est pas le bon alors que des corps inconnus surnagent sur le lac du cimetière.
Ce thriller est poisseux. La misère de Chrustchurch fait écho au quotidien de Tate, alcoolique, qui enquête sur cette affaire. C’est noir, boueux, pluvieux, macabre, sordide.
L’histoire est assez classique dans sa construction mais on prend plaisir à suivre l’enquête.
★★★

Retour en Europe avec la Moldavie. J’ai lu Des mille et une façons de quitter la Moldavie, de Vladimir Lortchenkov.
Ce roman est vraiment inclassable. On suit les habitants d’un village de Moldavie qui tentent d’émigrer en Italie. Tous les moyens sont bon, du tracteur volant à la création d’une fausse équipe de curling en passant par les croisades ou le sous-marin bricolé. La Moldavie y est dépeinte comme un pays anarchique où chacun tente de survivre comme il peut via divers trafics, la prostitution ou même la vente d’organes. Rien de sordide cependant, l’humour loufoque et l’espoir rendent le quotidien supportable. Étonnant.
★★★

Bon, à ce stade, je n’ai pas résisté : j’avais beau lire d’autres livres je pensais toujours à Fitz de L’assassin royal. J’ai donc enchaîné avec les tomes 2 et 3 qui sont en fait le second tome en VO (« Royal Assassin »), séparé en 2 tomes en VF : L’assassin du roi et La nef du crépuscule.
L’assassin du roi, de Robin Hobb.
La suite de l’histoire se met en place tranquillement. J’ai néanmoins pris énormément de plaisir à retrouver Fitz, devenu adulte.
★★★
La nef du crépuscule, de Robin Hobb.
Un peu plus d’action (avant la fin qui bouscule, comme pour le premier tome) mais surtout beaucoup de changements dans l’environnement de Castelcerf. Les personnages sont toujours aussi intéressants. La plume de Robin Hobb est toujours aussi immersive et contribue largement à l’attrait pour l’histoire.
★★★

Un peu de réflexion ensuite avec La lutte ou la chute !, de Noam Chomsky.
Chomsky dresse un état de lieux inquiétant sur l’impérialisme américain mais reste malgré tout optimiste.
Ce texte est trop court pour y développer un raisonnement construit mais constitue sans doute une bonne introduction à la pensée de Chomsky.
J’en lirai d’autres pour approfondir.
★★

Un roman coréen féministe ensuite avec Kim Jiyoung, née en 1982, de Nam-Joo Cho.
Kim Jiyoung, jeune femme coréenne, évolue dans la société patriarcale. On la suit depuis enfance, lors de ses études, à son premier job, quand elle décide d’avoir un enfant…
A chaque étape, les différences de traitement entre les garçons et les filles sont épinglées et mises en contexte avec des statistiques officielles. Le constat est glaçant mais incite aussi à l’action, car Kim Jiyoung et ses amies parviennent régulièrement à faire évoluer les mentalités.
Ce roman est situé en Corée mais à sa lecture, on ne peut que faire de nombreux parallèles avec l’occident, pas si différent. L’écriture n’est pas recherchée mais le propos est vraiment digne d’intérêt. A faire lire aux hommes !
★★★

Petite escale en Israël avec Trois étages, de Eshkol Nevo.
Trois étages d’un immeuble de la banlieue de Tel-Aviv, trois personnalités pour illustrer les concepts freudiens du ça, du moi et du surmoi (je n’analyse pas, c’est écrit dans le livre).
J’ai eu du mal avec la première histoire où le protagoniste, impulsif, obsédé et violent, se confie au lecteur, son ancien ami. Les deux autres histoires sont plus fines. La psychologie des personnages prend toute la place et est très bien travaillée et la plume est agréable. J’ai passé un bon moment même si je pense que c’est une lecture que je vais oublier très vite.
★★

Et enfin, dernière escale du mois au Chili, avec Le monde du bout du monde, de Luis Sepúlveda.
On suit un journaliste militant, parti découvrir ce qui est arrivé à un baleinier-usine.
J’ai été emportée par ce très court roman (123 pages). Luis Sepulveda aborde de nombreux sujets tels que la surpêche, la déforestation, la colonisation et d’autres, le tout dans une histoire d’aventure, un conte écologique aux parfums salés de Patagonie. J’ai vraiment apprécié cette lecture. Comme quoi il ne faut pas toujours un pavé pour que l’histoire soit prenante.
★★★

A bientôt…


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